4 femmes à l’honneur à l’occasion de la journée internationale des femmes et filles de science

Malgré leur contribution dans l’ensemble des domaines de la science, les femmes restent encore aujourd’hui sous-représentées, mais également pénalisées par des écarts importants en termes de salaires ou encore d’accès aux postes les plus élevés de leurs organisations.

Pourtant, l’égalité des genres doit être une priorité : l’accompagnement des jeunes filles, leur formation et leur pleine aptitude à faire entendre leurs idées sont des leviers de développement et de paix. (source : Unesco)

Chez MSD France, l’égalité entre les hommes et les femmes fait l’objet de toutes les attentions. Notre laboratoire pharmaceutique a ainsi obtenu la note de 98/100 à son dernier index d’égalité hommes/femmes

Depuis près d’un an, 25 de nos collaborateurs-ambassadeurs sont réunis autour des 5 piliers de la diversité et de l’inclusion, dont notamment la thématique de l’égalité professionnelle & du leadership au féminin. Cette équipe – composée de femmes (et d’hommes !) – œuvre au quotidien pour agir en faveur de l’équité des genres, du développement d’une culture inclusive, et réduire les biais inconscients qui peuvent perdurer. Parce que le leadership n’a pas de genre, elle encourage ainsi les femmes à développer leur plein potentiel, à libérer la parole sur des sujets encore tabous et à déconstruire les stéréotypes genrés.

A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes et Filles de Science, MSD France met à l’honneur quatre collaboratrices qui contribuent chaque jour à faire progresser la science. Quatre portraits de femmes engagées, avec quatre expériences de vie différentes. Des neurosciences au médical, en passant par le digital et la data, nous avons souhaité mettre en lumière l’ensemble des disciplines qui composent la science. 

Partons à leur rencontre…

Aude SURCOUF
Responsable de pôle relations site investigations cliniques – MSD France
Louise MANSION
Cheffe de projet Innovation, au sein de l’équipe Digital Marketing Innovation (DMI)
Camille LIAUTARD
Directrice médicale déléguée Cytomégalovirus (CMV) – MSD France
Agnès RIVIERE
Directrice du Centre d’Excellence IAD (Interprétation et Analyses de Données) – MSD France

Selon toi, quels sont les freins à la parité dans la science ?

Aude Surcouf : Ce que j’ai pu constater dans mon parcours, c’est que le monde de la recherche est encore majoritairement masculin, bien que les chiffres aient évolué ces dernières années

Pour accéder à un poste de chercheur dans une industrie ou une institution publique, il faut d’abord obtenir un doctorat puis il est ensuite recommandé d’avoir une expérience professionnelle d’une ou plusieurs années à l’étranger avant de pouvoir prétendre à un post stable. Or, à l’âge ou certaines femmes envisagent de construire une famille, cette longue perspective d’instabilité et d’incertitude professionnelle peut décourager les plus brillantes d’entre elles à poursuivre dans cette voie. Le fait que le salaire moyen des femmes soit inférieur à celui des hommes n’encourage par ailleurs probablement pas les femmes à de tels sacrifices.

Louise Mansion : De mes observations, il y’a plusieurs niveaux de freins : à l’école, dans la vie professionnelle et dans la reconnaissance professionnelle.

Au-delà de la sous-représentation des femmes dans les métiers de sciences, c’est aussi au sein de la carrière professionnelle que cela dysfonctionne. Il y a souvent un manque d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, alors qu’en parallèle les tâches domestiques restent encore trop prises en charge par les femmes (elles en font 50% de plus que les hommes !)

Camille Liautard : J’ai la grande chance d’avoir fait de ma passion mon métier, sans jamais me mettre de barrières. Grâce à mon éducation et notamment l’image de mon père qui était autant impliqué que ma mère à la maison et ne faisait aucune différence entre mon frère et moi, je ne me suis jamais demandé si mes compétences étaient différentes de celles d’un homme.

Malheureusement, les chiffres sont sans appel ! Il y a un déficit important de femmes dans les sciences, notamment dans les fonctions à responsabilités. Et pourtant, la science n’a pas de sexe !

« La vraie richesse est de se sentir légitime telle que l’on est, et ne pas croire que la féminité dévaloriserait la cause défendue. »

Agnès Rivière

Selon toi, quelles sont les pistes de solutions ?

Aude Surcouf : A mon sens, l’un des axes de travail pour augmenter la représentation des femmes dans les filières scientifiques serait de les rendre plus visibles dans la presse scientifique et les médias. J’imagine qu’il est difficile pour une jeune femme de se projeter dans un domaine où elle n’est que très peu représentée. D’ailleurs, les femmes sont également très peu représentées parmi les enseignants des matières scientifiques, c’est donc une problématique qui commence dès le plus jeune âge.

Louise Mansion : Je pense que les difficultés pour en arriver là venaient de mes aprioris construits sur les biais cognitifs de représentation de la société. Je rejoins Aude quand elle dit que la prédominance masculine dans la représentation des métiers scientifiques laisse peu de place à la projection pour une petite fille dans ces métiers-là, et la manière dont nous communiquons sur ces métiers là non plus ! 

Être scientifique ce n’est pas que du terre-à-terre, il faut aussi avoir une part de rêve en soi et un peu de folie pour créer le monde de demain ! Ce n’est pas parce qu’on est scientifique que nous ne sommes pas créatifs, bien au contraire ! 

Camille Liautard : On pourrait trouver plusieurs explications à ce constat. A mon sens, l’une d’entre elles est le fait que les croyances limitantes sont encore très ancrées dans nos esprits, impactant aussi bien ses proches que soi-même. Je pense que l’éducation et la société ont un rôle crucial pour que les aspirations de carrière des jeunes femmes en science ne se conforment pas aux stéréotypes de genre. C’est donc à nous tous, collectivement, de faire évoluer cette situation. Une idée pourrait être de véhiculer l’image de femmes de sciences conciliant également une vie de famille dans le but d’inspirer toutes les jeunes femmes qui n’auront pas à se demander un jour si un choix est à faire.

Et toi dans tout cela ?

Aude Surcouf : Je pense que ma chance a été que le sport fasse partie intégrante de ma vie dès mon plus jeune âge ; j’ai grandi avec des valeurs très fortes de rigueur, de persévérance et de travail. 

J’y ai aussi appris que je pouvais être performante, au même titre que les garçons, et que le genre n’avait rien à voir avec la réussite et l’aptitude à atteindre ses objectifs ! C’est un véritable atout pour la vie que d’avoir ce bagage-là. 

J’ai la chance d’avoir rencontré peu de difficultés dans la progression de ma carrière professionnelle, mais je ne fais pas exception et suis victime de préjugés et de croyances limitantes : les miennes ! La confiance en soi et le sentiment de légitimité me font parfois défaut, et ce sont pourtant des éléments essentiels pour progresser. J’encourage donc toutes les femmes (et les hommes !) à s’en persuader et à ne pas douter de leurs capacités à atteindre leurs objectifs, quels qu’ils soient. Luttons contre l’auto-censure !

Louise Mansion : Je crois que ce sont ma curiosité du monde et ma passion pour le vivant qui m’ont toujours poussé à aller plus loin. La méthode scientifique me passionne d’ailleurs toujours autant et m’aide beaucoup dans mon travail et dans ma vie de tous les jours face à mes nombreux questionnements ou pour prendre tout simplement du recul. Enfin, le soutien et l’entraide entre amies à la fac sont évidemment très précieux : seule on va vite, ensemble on va plus loin !

Aujourd’hui, rencontres-tu encore des difficultés en tant que femme de science ?

Agnès Rivière : J’ai la chance d’être chez MSD France, une entreprise très bienveillante. Mais en dehors, je suis encore confrontée à la surprise de certaines personnes, qui posent souvent la question : « comment gères-tu ta famille avec ton travail ? » !

On peut être une femme, avoir une carrière bien remplie, dans les sciences ou ailleurs, et être maman. Ce n’est pas incompatible.

Quel serait ton exemple de femme scientifique inspirante ?

Aude Surcouf : Marie Curie, sans hésitation ! Probablement parce qu’elle a œuvré dans le domaine dans lequel je travaille quotidiennement et qu’elle est à l’origine d’un pilier fort du traitement contre le cancer. Curieuse, brillante, persévérante, courageuse, elle incarne de très belles valeurs qui inspirent tous les êtres humains !

Louise Mansion : Pourquoi prendre une seule femme quand un duo féminin franco-américain vous inspire ? Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont reçu le prix Nobel de Chimie en 2020 pour la découverte et la mise au point d’une technologie révolutionnaire : les ciseaux génétiques CRISPR-Cas9. Non seulement cela révolutionne le monde de la science et des thérapies de demain, mais c’est aussi un très bel exemple de collaboration internationale (et cela entre femmes) !

Le mot de la fin ?

Agnès Rivière : Il ne faut pas avoir peur de se remettre en cause, il faut explorer, et surtout s’écouter. Aujourd’hui, je n’attendrais pas de le découvrir par moi-même, je dirais à la petite fille que j’étais : « Tu as envie de faire ce métier, n’aies pas peur fais-le et crois en toi ! »